1. |
Bérénice
03:30
|
|||
Bérénice
Paroles et musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
Je sais très peu de ce que je suis
Que la première, que la dernière
Je suis très peu de ce que je sais
Reconstruite comme un temple peu probable
Je n’ai rien vu venir
Hors la rivière
Et ce qui au fond me regarde
Et me voilà, sous la robe des gisantes
Les pieds parmi les herbes sèches
En pure perte sur moi s’avancent
Les silencieux insectes
La voûte est sans fin
Et m’engoule par les pôles
Pâle
Désamarée
Et maintenant je ne reconnais le pas
Que des ancêtres
Et des oiseaux
En pure perte, en pure fiction
Je suis née (bis)
|
||||
2. |
J'm'attendais à tout
03:35
|
|||
J’m’attendais à tout
Paroles et musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
J’te voyais écrivain
J’te voyais bon à rien
J’te voyais tout nu dans’ rue
J’te voyais tout nu en rut
J’te voyais vivre en banlieue
Gérant d’un mini-putt
J’te voyais vivre dans ton pieu
En r’vendant du pot
J’m’attendais à tout sauf à ça
J’t’imaginais brasseur
De bonnes p’tites bières frettes
J’t’imaginais veilleur
Sur les Internets
J’attendais à que tu d’viennes
Entraineur de sport
Chanteur quétaine
Ou champion aux dards
J’m’attendais à tout sauf à ça
J’m’attendais à c’que tu m’dises
J’ai signé la Constitution
Faut r’dresser la tour de Pise
J’aime Céline Dion
Viens-tu flamber 10 000 piastres ?
J’m’en vas vivre en Floride
C’est moi Zoroastre
J’pense qu’j’ai pris du bide
J’m’attendais à tout sauf à ça
C’est vrai qu’j’te voyais encore
Ramassé par l’amour
Parler avec un mort
De sorties de secours
Mais j’croyais à ton sourire
Ton sourire millionnaire
Qui valait p’us cher (bis)
Toi, mon semblable, mon frère
Toi qu’as pris ton char pour une chambre
Toi qu’as pris la mort pour un membre
De la famille
T’as attendu longtemps
Couché dans la nuit
Qu’elle vienne te voir (bis)
Puis au bout du fil y’a eu
Guigui
|
||||
3. |
J'swing pas
02:38
|
|||
J’swing pas
Paroles et musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
J’swing pas, j’swing pas
J’tape su’l’un pis su’l’trois
J’swing pas, j’swing pas
Pourtant j’écoute Charlie Parker
J’apprends toutes ses tounes par cœur
J’ai beau m’imbiber d’Bill Evans
Ben, je bats le beat en vain
Refrain
J’aimerais tant avoir du groove
Le mot magique de la musique
Me faire dire : « Man, j’veux qu’tu jouses
Dedans mon band de jazz tronic »
J’rêve de jouer des croches pas drettes
Qui rentrent au poste un peu laid back
Mais quand j’pars un solo d’Jarrett
Ma blonde me d’mande : « c’est-tu du Bach ? »
J’swing pas, j’swing pas, j’swing pas, j’swing pas !
Refrain
J’descends du singe
Mais pas du swinge
Je claque des doigts
Comme une oie
Quand on m’dit jazz
Je dis requin
En plus, je danse
Comme un pingouin
J’swing pas
J’me démène comme un appât
Un ver de terre au bout d’la ligne
Mais tout c’qui swing
C’est mon d’sous d’bras
J’swing pas
J’ai beau flatter mon anu’
Parce que tout ça part du cul
Mais y’a juste mon doigt qui pue
J’swing pas plus, j’swing pas plu’
Thelonious Monk, c’est-tu du punk ?
Chick Corea, de la rumba ?
Django Reinhardt, c’est-tu du hard ?
Chus tout perdu, je comprends pas…
Je ne souigne pas, je ne souigne pas
J’ai tout essayé, mais ça ne fonctionne pas
Dites-moi le groove
Où c’est qu’ça s’trouve ?
J’swing pas
|
||||
4. |
Bossa laurentienne
03:21
|
|||
Bossa laurentienne
Paroles : Alexis Vaillancourt-Chartrand
Musique : Frédéric Dufresne
Iris, aralie
Prêle, marguerite, rouge ancolie
Encore, encore
Épilobe, eupatoire
Panais sauvage, médéole, verge d’or
Je veux vous voir
Circée, ronce, sureau
Vent soufflant sur
L’aster ponceau
Dans les sous-bois
Violette sanguinaire
Vêrâtre vert, blanche uvulaire
Érotique érythrone, gaulthérie couchée
Actée, renoncule, cornouiller
Je dois vous dire
Frère Marie-Victorin
Votre flore ferait
Damner un saint
Tous ces sons lascifs
Aphrodisiaques
Ont fait de moi
Un insomniaque
Qui rêve en veillant
Comme vous
À l’ombrage
Sous les pages
De la forêt de
Chez
Nous
Choux gras, chardon des champs
Amélanchier, kochia, chiendent
Je vous cherche
Léontodon d’automne
Lotier, silène, oseille, viorne
Scille de Sibérie
Trille rouge ou blanc
Fleurs pionnières du printemps
Je l’avoue vos épithètes m’épatent :
Feuille-en-cœur, petit-prêcheur, scélérate
Sans compter les cardamines carcajous
Fougères à moustache
Fleurs-de-coucou
Il faut le dire
Frère Marie-Victorin
Votre flore ferait
Damner un saint
Tous ces sons lascifs
Aphrodisiaques
Ont fait de moi
Un insomniaque
Qui rêve en veillant
Comme vous
À l’ombrage
Sous les pages
De la forêt de
Chez
Nous
|
||||
5. |
Janick
03:11
|
|||
Janick
Paroles et musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
Au balcon sous le vent
À l’orée du sommeil
Ta peau qui boit lentement
Tout son soûl de soleil
J’veux pas en voir le bout
Et des cris et des rires
Qui plongent dans le lac
Et des jours qui s’étirent
Souples comme des hamacs
J’veux pas en voir le bout (bis)
Nos enfants devenus fous
Qui gigotent en riant
Tes yeux noyés de joues
Par ton sourire trop grand
J’veux pas en voir le bout
Marcher dans tes pas
De sommet en sommet
Et me reperdre en toi
Comme en une forêt
J’veux pas en voir le bout
Te retrouver le soir
Mon amour ma pareille
Fuir avec toi l’aurore
Voler des heures de veille
J’veux pas en voir le bout (bis)
Et rêver de cabanes
De terres ou de projets
De châteaux en Espagne
Qu’on verra pour de vrai
J’veux pas en voir le bout
Au balcon sous le vent
À l’orée du soleil
Ferme les yeux un moment
Moi, mon amour, je veille (bis)
|
||||
6. |
Marche à l'amour
01:35
|
|||
La marche à l’amour
Extrait du poème de Gaston Miron « La marche à l’amour » (L’homme rapaillé, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1970)
Musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d’univers
ma danse carrée des quatre coins d’horizon
le rouet des écheveaux de mon espoir
tu es ma réconciliation batailleuse
mon murmure de jours à mes cils d’abeille
mon eau bleue de fenêtre
dans les hauts vols de buildings
mon amour
de fontaines de haies de ronds-points de fleurs
tu es ma chance ouverte et mon encerclement
à cause de toi
mon courage est un sapin toujours vert
et j’ai du chiendent d’achigan plein l’âme
tu es belle de tout l’avenir épargné
d’une frêle beauté soleilleuse contre l’ombre
ouvre-moi tes bras que j’entre au port
|
||||
7. |
Qohélet
03:34
|
|||
Qohélet
Extrait de la Bible, « Qohélet », 1 : 3 à 1 : 11, (La Bible, Paris, Éditions Bayard, 2001)
Musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
Que reste-t-il à l’homme
de son travail
et de sa peine
sous le soleil
Une génération vient
une génération va
et la terre
reste
Le soleil se lève
le soleil se couche
courant vers sa demeure
et se levant lui là
Vers le sud vers le nord
le vent souffle
le vent tourne
et revient sur ses pas
Les torrents vont vers la mer
la mer insatiable
les torrents vont vers la mer
où ils ne cessent d’aller
Toutes les paroles sont infirmes
comment pourrait l’homme dire
comment l’œil se combler de voir
et l’oreille d’entendre
[…]
On te dit Regarde
voilà du nouveau
mais cela fut déjà
de tout temps avant nous
Tout s’oublie des choses passées
et s’oubliera des choses qui viennent
qui s’en iront sans souvenir
avec ceux qui seront les derniers
Moi Qohélet j’étais roi
|
||||
8. |
Chanson désenchantée
02:36
|
|||
Chanson désenchantée
Paroles et musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
Moi, petit nom sans majuscule
Qui me croyais destiné
À triompher comme Hercule,
Aux douze travaux d’Eurysthée
Je me retrouve ridicule
À enculer des virgules
Sur des avions de papier
Moi, dans ma biologie crédule
Qui avais cru tout orchestré
Dans un grand conciliabule
Je me retrouve alité
Sous des néons somnambules
Priant le dieu des particules
Pour ne pas mourir cette année
Moi, qui comme chacun fabule
Sur le sort de la société
Je m’endors sur mon petit cul
Me prenant pour un révolté
Pressé de trouver la formule
Et le lieu et le bidule
Qui pourrait encore me sauver
Moi, qui de vertige recule
Quand j’aperçois la Voie lactée
En vain je m’use les rotules
Aux pieds d’une muse amusée
Pas plus poète qu’une mule
Qui s’entête à rimer en ule
Dans une chanson désenchantée
|
||||
9. |
Table de cuisine
03:39
|
|||
Table de cuisine
Paroles et musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
Ô table de cuisine
On fait tout sur toi
L’amour et les leçons
La bouffe et les révolutions
Les serments les plus saouls
Les aveux les plus doux
On refait le monde tout autour
Tout autour de la table
De la table de cuisine
Parfois on abat au bureau
Un peu de travail dans ton dos
Loin du fouillis de ta surface
Où règnent les cossins et la crasse
Mais quand on revient à la maison
Il faut se faire une raison
Tout c’qu’on commence, tout c’qu’on termine
Se fait sur la table de cuisine
Certains se rassemblent au salon
Ou dans des salles de réception
Dans des boudoirs où l’on badine
Et parfois même dans les latrines
Chez nous ces pièces sont superflues
Une fois la visite venue
Amis et parents s’agglutinent
Autour de la table de cuisine
Souvent je rêve de grands espaces
Où s’aligneraient avec grâce
Cuillères, couteaux et fourchettes
Et petits plats dans les assiettes
Hélas c’est juste une chansonnette
Et bientôt mon songe s’émiette
Comme le pain sur la mélamine
De la table de ma cuisine
Refrain
|
||||
10. |
Charles Trenet
03:55
|
|||
Charles Trenet
Paroles et musique : Alexis Vaillancourt-Chartrand
Charles Trenet, Charles Trenet
Y’a qu’ton swing qui soigne
Charles Trenet, Charles Trenet
Y’a qu’ta joie qui joigne
Les rires et les pleurs
La poésie et les fleurs
Mais dis-moi comment t’as fait
Pour écrire plus de mille chansons
Sans jamais perdre ton
Sourire si gai ?
Vrai, tu es mon vice
Et je t’écoute complice
À chaque fois
Que mon cœur étranger
Se sent abandonné
Loin de chez moi
Et lorsque je t’écoute
Il n’y a pas de doute
Que les passants
M’entendant m’époumoner
Se disent en aparté
Un fou chantant !
Charles Trenet, Charles Trenet
Y’a qu’ton swing qui soigne
Charles Trenet, Charles Trenet
Y’a qu’ta joie qui joigne
Le soleil et la lune
Les blondes et les brunes
Mais dis-moi comment t’as fait
Pour écrire plus de mille chansons
Sans jamais perdre ton
Sourire si gai ?
Tu m’as appris que le malheur
Est parfois une erreur
D’impression
Qu’il suffit d’un jardin
Au cœur d’un quatrain
Pour l’évasion
Ou d’une folle complainte
Pour faire taire les plaintes
D’autrefois
De la fenêtre d’en haut
Oublier tous les maux
Tous les émois
Tu as pavé la voie
À toutes ces voix
Du panthéon
Sans toi que seraient Brassens
Brel, Ferré et tous ces princes
De la chanson
Mais tu les as enterrés
Toi le bon vieux pépé
Tout souriant
Même au dernier repos
Un fantôme qui chante c’est rigolo
Charles Trenet, Charles Trenet
Y’a que ton swing qui soigne
Charles Trenet, Charles Trenet
Y’a que ta joie qui joigne
|
Alexis Vaillancourt-Chartrand Gore, Québec
Fort de son amour des mots qu'il transmet à ses étudiants au cégep en littérature, de son expérience dans la mise en musique de poèmes et d'oeuvres littéraires dans différents spectacles, de ses années de conteur sur diverses scènes, Alexis Vaillancourt-Chartrand nous convie dans un univers poétique, parfois profond, parfois coquin, mais surtout hautement sympathique, à l'image du personnage. ... more
Contact Alexis Vaillancourt-Chartrand
Streaming and Download help
If you like Alexis Vaillancourt-Chartrand, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp